Entrepreneur passionné, Benoît Loicq, a embarqué dans sa quête le designer Serge Rusak. En dialogue ininterrompu, le binôme a donné naissance à un bateau racé, concentré d’excellence et d’expertises.
Alors que Benoît Loicq, licencié en sciences nautiques et rameur passionné, en est au stade de l’intention – concevoir un bateau d’aviron d’exception –, il choisit de collaborer avec le designer Serge Rusak. Ce dernier introduit d’emblée une dimension collective dans la démarche, puisqu’il associe aux premières recherches certains de ses étudiants de Master en Design de l’école Rubika, à Valenciennes. Le travail d’exploration commence : étude des modèles de bateaux existants, apprentissage des caractéristiques techniques, appréhension des critères de flottabilité… Les designers testent la pratique de l’aviron, pour ne pas oublier la question initiale : « Quelle expérience veut-on faire vivre au rameur ? »
Travail de la forme et obsession de la légèreté
Le premier défi que lance Benoît Loicq est de proposer un bateau qui concilie l’inconciliable : la stabilité des embarcations d’initiation, et la glisse des bateaux de compétition. Pour Savile Boats (une référence à Savile Row, la rue des tailleurs à Londres, summum du sur-mesure), Serge Rusak et Benoît Loicq collaborent avec les experts du chantier naval de Caen afin de relever ce défi. Il faudra des années de recherche et de développement mais, aujourd’hui, « ce serait vraiment très compliqué de le faire se retourner, même si on voulait chavirer exprès ! », s’amuse Benoît Loicq.
Voilà le résultat d’un travail de pointe, d’une attention accordée à de multiples aspects, au premier rang desquels la légèreté du bateau, pour la vitesse, et la conception de la forme de la coque – alternant savamment zones concaves et zones convexes –, pour l’équilibre. Gagner des grammes, partout où c’était possible, a été l’autre pari du designer : entre le prototype et le modèle définitif, on compte une différence de 4,5kg, soit un cinquième du poids total !
« Cette idée n’aurait peut-être pas vu le jour si Serge et les étudiants avaient été eux-mêmes imprégnés de l’univers de l’aviron depuis toujours. C’est l’avantage d’un regard neuf sur un domaine qui au leur était inconnu. »
— Benoît Loicq, rower & founder – Savile Boats
Une forme inédite, pour une sensation « pieds dans l’eau »
Autre volonté de Savile Boats : offrir au rameur une impression unique d’immersion dans son environnement. Augmenter le contact visuel avec l’eau, amener le rameur à faire corps avec les flots, une volonté opiniâtre qui a conduit à ce qui constitue sans doute l’innovation la plus visible de l’ouvrage : la percée de la poupe en forme de queue d’hirondelle. « En créant cette découpe dans la forme traditionnelle du bateau, on offre concrètement au rameur la sensation d’avoir le flux d’eau qui s’échappe entre les pieds », se réjouit Benoît Loicq : « Dos au sens de la marche, le rameur a une vue directe sur cette percée en permanence ». L’idée, audacieuse, est venue du design : « Elle n’aurait peut-être pas vu le jour si Serge et les étudiants avaient été imprégnés de l’univers de l’aviron depuis toujours. C’est l’avantage d’un regard neuf sur un domaine qui leur était inconnu. »
« Nous n’avons jamais dévié de la question initiale : quelle expérience veut-on faire vivre au rameur ? »
— Serge Rusak, designer – Rusak Creative Designworks
Fiche infosProjet : Création d’une expérience exclusive de navigation par la conception d’un bateau aviron d’exception | |
Entreprise | Savile SRL |
Administrateur délégué | Benoît Loicq |
Secteur d’activités | Activité de design – construction de bateaux |
Produits types | Bateaux d’aviron |
Date de création | 2018 |
Localité (siège) | Mélin-Jodoigne (Brabant wallon) |
Site web | www.savile.boats |
Design industriel | Serge Rusak (Rusak Creactive Designworks) www.rusak.be |
Cet article fait partie du recueil Think Design, développé par Wallonie Design et Agoria : cliquez ici pour en savoir plus
Photos : © Serge Rusak et Geoffrey Meuli
Article rédigé par Wallonie Design et Company Writers,
avec le soutien du Fonds européen de développement régional.