C’est dans la pratique de sa passion qu’Hadrien Dorchy a décelé l’opportunité de développer le premier dispositif de sauvetage par satellite qui tient dans un bracelet. Une montre ? Pas vraiment. L’objet conçu jongle avec des contraintes complexes qui en font un équipement de survie à la portée de tous les sportifs de l’extrême.
Juriste et globe-trotter, Hadrien Dorchy a longtemps imaginé un objet pratique et portable, équipé d’une liaison satellitaire, qui permette de géolocaliser n’importe qui, n’importe où dans le monde : « Ce concept d’un sauvetage grâce à la technologie, je l’ai validé dans un tupperware posé dans mon jardin. L’objet se connectait, c’était déjà bien, mais il n’était ni portable, ni user-friendly ! », sourit-il. « Il manquait au prototype un regard capable de lui donner un format fonctionnel en tenant compte de ses contraintes techniques et mécaniques, et de créer un bracelet. Le tout en restant qualitatif et abordable. Ce regard, c’est le propre du designer. » Son choix se porte sur Futurewave, un bureau de design et d’engineering pluridisciplinaire créé et dirigé par le designer Joachim Froment.
Définir la forme dès la genèse
« Le design est nécessairement intégré depuis le début de la conception », souligne Joachim. « Les contraintes sont complexes. L’antenne qui permet le lien avec un satellite ne peut être parasitée par du métal : il faut un système sans vis et un matériau qui n’interfère pas avec les ondes. Lorsqu’on se perd, le temps prend davantage d’importance : visualiser l’heure permet de tenir le coup en attendant les secours et de garder des repères. L’écran ne peut être que petit mais l’heure doit être lisible. De couleur rouge, les aiguilles évoquent un bouton d’appel au secours. »
Enfin, pour garder un objet léger, le designer propose une forme de galet. Cassant les codes de l’horlogerie pour adopter ceux du baroudeur, il choisit un encapsulage en overmolding, tandis que le bracelet est réalisé en injonction de polycarbonate. Les deux parties sont réunies de manière ultrarésistante grâce à une jonction seamless. Avec la texture diamantée du bracelet, l’objet est à la fois « cohérent, sobre, sportif et presque luxueux. »
« Il manquait au prototype un regard capable de lui donner un format fonctionnel en tenant compte des contraintes techniques et mécaniques. Ce regard, c’est le propre du designer. »
— Hadrien Dorchy, CEO – O-Boy
La cohérence du positionnement
« L’apport du designer va au-delà de la technique et de l’esthétique », poursuit Joachim. S’il oriente le choix des partenaires, il est également le garant de la cohérence du positionnement du produit sur le long terme : le concept, le produit, tant l’objet que son support de rechargement, le packaging, la charte graphique ou encore le marketing général, bref, son évolution globale : « Il s’agit de rester toujours dans ce rapport entre design et humain, de faire coïncider l’objet et son utilisateur. »
« Il s’agit de rester toujours dans ce rapport entre design et humain, de faire coïncider l’objet et son utilisateur. »
— Joachim Froment, designer et co-fondateur – Futurewave
Fiche infosProjet : Conception d’un accessoire de sauvetage compact, léger et stylé, adapté aux conditions extrêmes et connecté au réseau satellite | |
Entreprise | Lifeline SRL |
Administrateur délégué | Hadrien Dorchy |
Secteur d’activités | Communication satellitaire – Sports outdoor |
Produits types | O-Boy watch |
Date de création | 2018 |
Localité (siège) | Genappe (Brabant wallon) |
Nombre d’emplois | 1 |
Chiffre d’affaires | 50.000 € |
% exportations | 75 % |
Pays d’exportation | États-Unis |
Site web | o-boy.com |
Designer industriel | Futureware SRL (Zaventem) futurewave.design |
Cet article fait partie du recueil Think Design, développé par Wallonie Design et Agoria : cliquez ici pour en savoir plus
Photos : © O-Boy
Article rédigé par Wallonie Design et Company Writers,
avec le soutien du Fonds européen de développement régional.