ōnō studio : alchimiste de l’image de marque

Créer l’image de marque d’une entreprise, d’une association, d’un événement, c’est tellement plus que de dessiner un logo : c’est raconter tout un univers. Partant de ce constat, ōnō studio propose un accompagnement qui prend chaque fois la forme, au-delà du travail graphique, d’une aventure humaine.


Antoine Pilette nous accueille au rez-de-chaussée d’un habitat groupé dont il a fait un espace de travail « dans l’air du temps ». Situé du côté de Braine-le-Comte, ce lieu éloigné de la ville permet à ce jeune créatif de mettre en œuvre sa propre définition du travail : apporter un regard neuf, profond et nourri, sur une activité, et en proposer l’identité graphique.

Ce jour-là, il prépare la rencontre du lendemain avec Les Petits Riens, l’un de ses clients réguliers. Pour arriver au résultat qui va bientôt sortir des cartons, il aura fallu un travail articulé sur un peu plus de trois ans. Parce que, pour ōnō studio, concevoir une image de marque, c’est avant tout créer des relations, organiser des interviews, comprendre les désirs conscients et inconscients… Bref, effectuer toute une maïeutique qui permettra in fine de déployer un univers visuel dense, qui raconte en détails – mais avec une subtile économie – toutes les strates des activités, des valeurs, et des envies.

« Les Petits Riens, c’est une grosse équipe, environ 1300 personnes (employé·es, collaborateur·ices et volontaires confondu·es). Il faut comprendre comment ils se perçoivent, comment ils se racontent. Il faut éclaircir, beaucoup dialoguer pour que puisse émerger l’identité. Il faut que je connaisse le terreau dans lequel je m’investis. Même chose à la Bibliothèque Royale. Je vais en immersion, je m’imprègne, je transforme ça en images. C’est la traduction d’un terreau oral. »
— Antoine Pilette

Antoine est diplômé de HELHa Mons, section Publicité. Il a collaboré avec diverses agences reconnues en Belgique – Base Design, Oilinwater, Manythink… Désormais, il reconnaît son identité propre dans son travail. Les clients sont aujourd’hui très diversifiés, avec des activités clairement orientées « accompagnement sur le long terme », et d’autres perçues comme des missions plus courtes – comme la réédition du mythique manga Naruto, qu’il a fallu habiller de neuf. Plus profonde, la réflexion autour de notre auguste Bibliothèque Royale de Belgique (KBR), ou pour La Foire du Livre. Là, les déclinaisons de l’univers graphique mis en place sont très nombreuses, avec carrément une scénographie à grande échelle.

« Pour la Foire du Livre, j’ai travaillé sur le trait d’union, entre livre et lecteur, qui est bien sûr aussi un signe typographique. Il symbolise également la tranche d’un livre ouvert. Sur le contraste très fort entre le rouge et le bleu. »
— Antoine Pilette

Autre projet où peut se déployer toute la plus-value apportée par le studio : Bourges Capitale Européenne de la Culture 2028. On n’en est encore qu’aux prémices : on sait qu’une ville française obtiendra le label, mais elles sont nombreuses à candidater. L’idée maîtresse, ici, c’est la création d’une ligne de métro virtuelle (tout se fait à pied ou à vélo !), en forme de parcours culturel à travers la ville : « Metro Europa – Slow Cultural Routes ».

Moins essentiellement culturel – mais tout aussi créatif – le travail peut prendre une tournure ludique (les gaufres La Vie est Belge), iconique (la collection de mode écoresponsable ICONABLE), voire gastronomique (les fours à bois Ephrem).

Pour chaque projet, c’est une savante alchimie entre images, typographie, mise en page, choix des couleurs… qui va exprimer l’identité, jusqu’à véhiculer un étrange mélange d’intentions et même… d’émotions.

Pour expliquer son métier, Antoine Pilette utilise souvent la métaphore de la boîte à outils, ou celle de la recette : comme en gastronomie, une palette de saveurs se combinent, avec toujours en ligne de mire l’ambition de sublimer, de concentrer, et de créer du sens…


www.onostudio.be

Photos :
© Antoine Pilette / ōnō studio
© Cécilia Rigaux / Wallonie Design


Article rédigé par Sylvestre Sbille,
avec le soutien du
Fonds européen de développement régional.

 

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