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La puissance politique et démocratique du design au service de la transition écologique

Les changements de société actuels se présentent comme des challenges difficiles à relever. Et si le design avait le pouvoir de les rendre séduisants ? Pourquoi un designer automobile ne s’interrogerait-il pas sur la largeur des trottoirs plutôt que sur l’attractivité d’un modèle sur le marché ? Le design, outil politique puissant, l’y encourage ! Et c’est à une prise de recul intéressante sur le pouvoir d’impact du design, à travers l’évolution de la société, que nous invite le film-documentaire « Le pouvoir du design », actuellement disponible sur Arte.tv. Un teaser, ça vous tente ?


Le documentaire complet « Le pouvoir du design » est à voir sur Arte.tv jusqu’au 27 mai 2021.


Depuis longtemps, l’industrie utilise des méthodes de développement de produits centrées sur les utilisateurs : en recourant au design, elle a pu se doter d’un atout de taille en matière de séduction et augmenter son pouvoir d’attractivité pour générer de nouvelles envies d’achats.

A l’ère de la remise en question de nos modes de consommation, il est légitime d’interroger le rôle du design comme moteur de la société d’abondance et la responsabilité des designers dans la transition. Mais ces questionnements sont loin d’être neufs : chez Wallonie Design, depuis plusieurs années, nous avons choisi de les appréhender sous l’angle du pouvoir d’impact du design et des designers…

Le film-documentaire « Le pouvoir du design »[1] présente le design comme un outil politique puissant, capable de véhiculer des messages forts, propres à chaque époque.

De la propagande nazie à l’innovation, graal du capitalisme, qu’elles soient noires ou glorieuses, le design dans l’histoire a servi les idées.

Mais comment mettre ce pouvoir au service du bouleversement actuel de la société ?

  • En créant des systèmes et pas seulement des objets[2], il passe du « quoi » au « comment » pour servir une économie de la fonctionnalité ;
  • En faisant évoluer l’existant, il pense réappropriation et inclusion[3] et s’éloigne de la production à tout prix ;
  • En retournant à des basics qui ont du sens, il apporte des solutions simples mais impactantes et génère du lien entre les individus.

Les crises actuelles sont une porte ouverte au design pour inverser la tendance et revenir à la vision du design portée par Viktor Papanek [4] dès les années 60-70 : un design démocratique qui met son pouvoir davantage au service de l’Homme et d’une mission sociale qu’au service du beau et du marché. Le tout jetable, l’obsolescence programmée, l’excès de consommation… étaient en effet déjà des problématiques relevées par les designers à une époque où l’hyper consumérisme entamait sa montée en puissance. L’un des points d’orgue de cette mobilisation de la profession fut la conférence internationale de design d’Aspen en 1970, dont le documentaire nous montre un extrait.

La jeune génération de designers, informée et critique, pose des questions dans une démarche globale et tend à démontrer que la force politique du design consiste, par exemple, à détourner les objets de la culture matérielle pour les orienter au service d’une cause.  

L’évolution du symbole international d’accessibilité, élaboré en 1968 par Susanne Koefoed, une étudiante en design danoise, est un combat social et politique pour plus d’inclusion sociale.

L’exigence et la transdisciplinarité du design sont particulièrement adaptées aux questionnements sociétaux actuels : le designer interroge les certitudes en mettant à profit sa posture de chercheur-explorateur, en se faisant acteur de la prospective[5], en mélangeant habilement pratiques traditionnelles et technologies nouvelles ou encore en s’appropriant les matières. A chaque système de société ses investigations : si le capitalisme invite à se poser la question du beau pour générer une consommation de masse, la société actuelle se pose celles des métamorphoses, des usages, des modes de production, etc.

Le designer passe de  « Je conçois de jolis objets » à « Je me pose des questions sur l’avenir de ces objets et sur leur impact global ». Une évolution qui affirme le pouvoir politique du design en matière de transition écologique !  

 

Article rédigé par Emilie Parthoens avec le soutien du Fonds européen de développement régional.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est logo_FEDERwallonie-1024x259.jpg.        

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