2020 et 2021 sont des années charnières à bien des égards. Wallonie Design les a mises à profit pour lancer une réflexion sur le design, le métier de designer, les compétences qu’il mobilise, les formations qui y mènent et les plus-values qu’il apporte. Pour ce faire, au-delà des contacts quotidiens avec différents acteur·trice·s du design, deux enquêtes ont été menées auprès de designers (en activité et en formation), d’écoles, d’entreprises et d’organismes de soutien, pour recueillir leurs ressentis. L’une[1] portait sur l’employabilité des jeunes designers au travers à la fois de la formation en design, constitutive de leur bagage, et de l’évolution des métiers du design, toile de fond de leur intégration dans le monde professionnel. L’autre[2] portait sur les futurs possibles du métier de designer, tout particulièrement dans un contexte transfrontalier. Toutes deux sont riches d’enseignements sur le design, sa possible évolution et celle tant de ses apports que de la formation qui y mène. Nous synthétisons ici quelques-uns des constats qui ressortent de ces enquêtes.
Constats :
- Favoriser la diffusion d’une culture du design [1]
- Repenser le financement des écoles de design [2]
- Outiller étudiant·e·s, professeur·e·s et designers face aux nouveaux enjeux [3]
- Promouvoir « soft skills » et design [4]
- Accentuer la pluridisciplinarité [5]
- Encourager la collaboration entre écoles de design et universités [6]
- Renforcer la formation par la pratique : projets, stages, liens avec le monde de l’entreprise [7]
- Voir plus loin pour le design : développement durable et adaptabilité [8]
Favoriser la diffusion d’une culture du design
La culture du design en vigueur dans une région donnée est un élément difficilement quantifiable, dont les effets sont cependant bien réels. Il s’agit essentiellement d’une forme de reconnaissance de l’intérêt du design au travers de la compréhension de ses champs d’intervention et de la conscience de ses apports, voire d’une certaine fierté du phénomène. La force de la culture du design se mesure à l’aune de son partage, non seulement par les designers eux-mêmes, mais aussi par les mondes économique, académique, institutionnel, politique, voire par le grand public.
En Wallonie, cette culture du design demeure trop faible, notamment en comparaison avec d’autres régions européennes. Encourager son développement aurait pourtant un effet positif sur le poids du design dans la région. Cela favoriserait son intégration auprès des entreprises, le dynamisme de son enseignement, la bonne orientation des étudiant·e·s, mais aussi le réflexe des pouvoirs publics d’y avoir recours. Le recours au design, par les secteurs publics est une réalité occasionnelle aujourd’hui, mais appelée à devenir plus régulière à l’avenir.
Repenser le financement des écoles de design
Les écoles de design étant un maillon essentiel de la formation en design, elles ont un impact fort sur la qualité du bagage des designers. Elles pointent cependant un manque de moyens, tant financiers qu’humains (pour l’encadrement des étudiant·e·s, le volet administratif, etc.), qui leur permet difficilement de remplir leur mission pédagogique de façon pleinement pertinente et satisfaisante.
Par ailleurs, l’attribution de financements publics aux écoles, en fonction du nombre d’étudiant·e·s admis·e·s, les encourage à diminuer le degré d’exigences de la sélection des étudiant·e·s parmi les aspirant·e·s. De ce fait, trop d’étudiant·e·s mal orienté·e·s s’engagent dans les études de design et beaucoup d’étudiant·e·s étranger·ère·s, qui n’ont pas réussi l’examen d’admission dans leur pays, viennent s’y ajouter.
Un refinancement des écoles qui ne passerait pas par l’indicateur du nombre d’étudiants serait dès lors un plus, pour la qualité de la formation en design et l’excellence de ses futurs diplômés.
Outiller étudiant·e·s, professeur·e·s et designers face aux nouveaux enjeux
Nombreux·ses sont celles et eux, parmi les étudiant·e·s, qui choisissent de se former en design avec l’envie de “changer les choses”. Iels sont inquiet·ète·s pour l’avenir et veulent s’engager dans des évolutions positives en lien avec la durabilité ou encore des questions sociales. Ces thématiques se multiplient, tant dans les projets que dans les sujets de mémoires. En parallèle et en écho, nombreux·ses sont celles et ceux, parmi les professeur·e·s, qui constatent que les étudiant·e·s s’engagent de plus en plus dans des projets de recherche qui couvrent des thématiques variées et complexes, notamment en lien avec le développement durable, l’économie circulaire ou encore les nouveaux matériaux ou même des questions d’éthique et la responsabilité sociétale.
Les étudiant·e·s aimeraient que leur formation les outillent afin d’être plus confiant·e·s face aux crises et challenges à venir. Iels veulent en savoir plus afin d’agir à la hauteur des défis qui les attendent en comprenant de quoi iels parlent. Quant aux professeur·e·s, iels aimeraient pouvoir mieux encadrer les étudiant·e·s, mais se sentent parfois dépassé·e·s par les problématiques. Leur souhait est donc de pouvoir continuer, elles·eux aussi, à se former, tout au long de leur carrière, pour être plus aptes à accompagner les designers en devenir face aux nouveaux enjeux sociétaux (techniques, climatiques, économiques, politiques).
Dès lors, il serait bon d’offrir cette opportunité aux professeur·e·s pour garantir la qualité de la formation en design et, par là même, répondre au souhait des étudiant·e·s d’aborder, avec une réelle ambition, les sujets qui permettent dès aujourd’hui de comprendre les challenges de demain.
Les designers professionnel·le·s, elles·eux aussi, se sentent parfois perdu·e·s face aux nouveaux enjeux qu’ils rencontrent. Une fois engrangés les acquis de la formation initiale, iels voient leur discipline évoluer et sont demandeur·se·s d’actualisation de leurs connaissances, afin de gagner en compétences. La formation continue revêt dès lors une grande importance pour ce public. Les écoles de design gagneraient à leur accorder davantage de place.
Promouvoir « soft skills » et design
Le “design thinking”, vocable équivoque trop souvent déconnecté du design, est pourtant un ensemble de méthodes et d’outils conceptualisés au départ des méthodes et processus généralement appliqués par les designers. Sa popularité grandissante auprès des non-designers est telle qu’elle appelle, à l’avenir, une réappropriation de l’étiquette par les designers elles·eux-mêmes.
Au-delà des expertises et savoir-faire propres au design, il existe un ensemble de compétences utiles aux designers, sans être leur apanage. Ces compétences sont un « à-côté » du design qui lui est cependant indispensable. On les appelle « soft skills ». Ce sont notamment des compétences qui touchent aux sciences humaines, à la gestion de projet ou encore à la capacité de se remettre en permanence en question.
Les grandes écoles de design, en Europe, considèrent, depuis longtemps déjà, qu’un bagage en sciences humaines, et donc un minimum de connaissances liées à l’anthropologie, la sociologie, la psychologie, entre autres, est une base nécessaire de la formation en design, indissociable des méthodes du métier. C’est d’autant plus criant dans les nouveaux champs d’exploration du design cristallisés sous les appellations de UX design, design de service ou encore d’expérience. Ces compétences ne sont pas oubliées dans les formations de Belgique francophone, mais l’importance et le niveau d’exigence qui leur sont données sont moindres que dans d’autres pays d’Europe.
La gestion de projet est un autre immanquable du bagage nécessaire au quotidien du designer. Tout ce que le·la designer entreprend répond à des attentes qu’il faut analyser et comprendre, pour en déduire un ensemble d’actions à mener dans un temps donné, avec des ressources limitées et malgré certaines contraintes. Cette équation nécessite un ensemble de compétences en gestion de projet pour se voir résolue. Or, il apparaît que les jeunes designers manquent encore trop souvent d’aptitudes de compréhension des briefs, de gestion du temps (plannings, respect des délais) ou encore de gestion des budgets. Ces lacunes pourraient être comblées par un meilleur bagage en gestion de projet. Cela fait partie des attentes tant des entreprises, que des agences de design, envers les jeunes professionnel·le·s.
Le design n’est pas uniquement une question de savoir-faire, il nécessite également certaines postures, dont celle de la remise en question permanente. Au vu de l’évolution, rapide et continuelle, de la société, il est nécessaire d’interroger sans cesse ce qu’on croit acquis et de rester ouvert aux apprentissages renouvelés. En outre, il est attendu des designers qu’ils soient aussi en mesure de questionner, challenger, voire au besoin, reformuler, les demandes qui leur sont faites. Cela demande au·à la designer, une certaine humilité et la capacité de porter un regard critique sur ce qui l’entoure et le rôle qu’il peut endosser. Dans cette optique, certaines écoles proposent, à leurs étudiant·e·s, des cours de philosophie, afin de les doter d’un outil de réflexion. D’autres écoles abordent la question du « pourquoi », en plus de celle du « comment », dans leurs cours et ateliers, sans proposer de cours philosophique spécifique.
Ces quelques soft skills, parmi d’autres, sont un tel atout pour le·la designer en devenir, qu’il est pertinent de se demander s’ils ne devraient pas compter parmi les prérequis de la formation et être évalués lors des examens d’entrée des écoles de design. Ces examens diffèrent sensiblement, tant dans leur contenu que dans leur forme, entre écoles de Belgique francophone et écoles étrangères, mais aussi entre écoles de Belgique francophone elles-mêmes. Toutefois, la prise en compte des soft skills par les écoles est une tendance qui se renforce au fil du temps. C’est également le cas dans d’autres formations que le design (commerce, ingénierie, etc.)
Accentuer la pluridisciplinarité
L’évolution des métiers du design est marquée par une spécialisation croissante en différentes disciplines, distinctes par leurs champs d’action respectifs (objets, produits, mobilier, espaces, graphisme, interface, service, etc.) Cependant, le design se caractérise par des processus, un questionnement et un ensemble de méthodes communes qui constituent le cœur de sa pratique, toutes disciplines confondues. Cette méthodologie commune, les écoles des pays les plus avancés en matière de design la placent au cœur de leur enseignement. Les étudiant·e·s suivent une formation généraliste et pratiquent la pluridisciplinarité du design, avant de se spécialiser dans un domaine dont il s’agira de maîtriser les compétences plus spécifiques et pointues.
Cette forme de pluridisciplinarité interne devrait être pratiquée davantage en Fédération Wallonie-Bruxelles. Les étudiant·e·s rencontré·e·s sont demandeur·se·s de plus de contacts entre les sections et de décloisonnement entre les pratiques, dans des espaces de travail ou des programmes communs. Certaines écoles vont dans ce sens avec des activités qui croisent les sections ou des masters qui croisent les disciplines, mais la dynamique pourrait être plus forte.
Un autre atout à développer serait la transdisciplinarité entre design et autres disciplines. Les designers sont amené·e·s à collaborer avec d’autres interlocuteur·trice·s non-designers. Il est attendu d’eux·elles qu’iels se tiennent à jour par rapport à l’évolution des techniques et technologies et qu’iels facilitent la collaboration multidisciplinaire, en vue du développement d’un projet, voire, dans certains cas, qu’iels identifient et coordonnent les partenaires techniques ou de production. L’ouverture à d’autres champs de compétences en devient un passage obligé, dans le parcours de formation des futur·e·s designers. Les écoles de design font ce constat et de ce fait, certaines développent des partenariats avec des universités, des laboratoires, voire développent elles-mêmes leurs propres laboratoires dans lesquels des experts de différentes disciplines (sociologues, spécialistes de l’IA, etc.) travaillent avec les étudiant·e·s en design.
Encourager la collaboration entre écoles de design et universités
Hors de nos frontières, plusieurs universités intègrent un département design. Cette intégration, qu’elle soit récente (comme en France) ou plus ancienne (comme en Italie ou Suisse) permet aux étudiant·e·s en design de collaborer avec différentes facultés (chimie, médecine, anthropologie, etc.) sur des problématiques globales qui intègrent différentes expertises, pas uniquement des expertises technologiques. Elle permet également, par effet miroir, aux futurs professionnel·le·s d’autres métiers d’apprendre à connaître le design et de collaborer avec les designers. En outre, cette intégration donne au design, un accès à la recherche fondamentale telle que traditionnellement menée à l’université, ainsi qu’à des programmes de formation continue.
Plus globalement, on constate une corrélation entre la présence du design à l’université et celle d’une culture du design, dans les régions concernées. Le design est présent dans les différents canaux d’enseignement, là où la culture du design atteint un niveau sinon élevé (comme en Italie ou aux Pays-Bas), du moins médian (comme en France).
Pour s’approcher des bons résultats obtenus dans d’autres régions, il serait bon de créer, en Fédération Wallonie-Bruxelles, une dynamique qui encourage les collaborations entre écoles de design et entre écoles de design et universités, qui favorise la création de postes d’enseignant·e·s-chercheur·se·s et les collaborations interdisciplinaires, entre autres.
Renforcer la formation par la pratique : projets, stages, liens avec le monde de l’entreprise
Une partie du temps de formation des étudiant·e·s en design est dédié à l’apprentissage par projets. Ce temps consacré aux projets est plus ou moins important selon les écoles. Dans certaines, ils constituent l’élément central et fondamental du projet pédagogique, reléguant les cours théoriques au rang de soutien à la pratique et donc au projet de l’élève. L’accent est mis sur la recherche menée par les étudiant·e·s. D’autres écoles accordent une part importante du cursus au projet étudiant, sans que celui-ci soit central. D’autres encore considèrent que la culture de projet s’acquiert essentiellement par la pratique et n’y consacrent donc pas d’enseignement spécifique. Le degré d’importance accordé au projet n’est cependant pas anodin. Il est déterminant dans la formation et doit être réfléchi par les écoles comme un élément fondamental de leur projet pédagogique.
Le fait que ces projets soient des projets d’entreprises est un autre élément déterminant. Nombreux sont les jeunes diplômé·e·s en design qui regrettent de ne pas avoir eu, au cours de leurs études, davantage d’occasions de travailler sur des cas « réels », en collaboration avec des PME, des institutions ou des agences, via conventions et/ou de stages de longue durée. De telles collaborations leur auraient permis de mieux comprendre les enjeux du fonctionnement d’une agence ou d’une entreprise et auraient facilité leur intégration ultérieure dans le monde du travail. Ce regret trouve écho auprès des agences de design et des PME qui engagent des designers.
Bien sûr, les étudiant·e·s consacrent une partie de leur cursus à des stages, mais les professionnel·le·s qui les encadrent dans ces expériences jugent les stages trop courts. Nombreuses sont les agences qui préfèrent accueillir des stagiaires français·e·s, car la durée du stage est plus longue. Selon eux·elles, des stages de moins de six mois ne sont intéressants ni pour l’agence, ni pour le stagiaire. Ces dernier·ère·s confirment ce constat.
Outre les stages, d’autres types de liens avec les entreprises pourraient être établis : témoignages d’entrepreneur·se·s, participations d’entrepreneur·se·s aux jurys d’étudiant·e·s, entre autres. Les écoles souhaiteraient les renforcer, mais, dans la pratique, elles semblent se heurter à divers écueils comme :
- le manque de personnel pour gérer le travail administratif lié à la mise en place des collaborations avec des entreprises (conventions, assurances, cadre réglementaire…),
- ou encore le manque de temps pour boucler le programme académique chargé, si les étudiant·e·ssont davantage sur le terrain.
Malgré ces difficultés, un rapprochement serait positif et bienvenu.
Voir plus loin pour le design : développement durable et adaptabilité
À la question des éléments les plus impactants, pour l’enseignement en design, dans les cinq à dix prochaines années, les deux sujets plus souvent évoqués sont le développement durable et l’adaptabilité.
Développer ses connaissances en économie circulaire est perçu comme une nécessité de plus en plus prégnante pour un designer, de même que la capacité à prodiguer des conseils en stratégie de production durable ou en matière de normes environnementales. Cependant, il n’existe, à ce jour, aucun cours structuré, dans l’enseignement du design en Fédération Wallonie-Bruxelles, qui aborde ces thèmes, ou d’autres apparentés, comme l’éco-conception, les circuits courts ou encore les nouveaux modèles économiques tenant compte des enjeux climatiques.
Quant à l’adaptabilité, elle s’avère indispensable pour faire face à des enjeux de plus en plus complexes et globaux. Les métiers, dont celui du design, vont devoir avancer en parallèle des évolutions des technologies, du marché et des enjeux de société. Dans ce contexte, il est irréaliste et inopportun de continuer à enseigner des matières « figées », aux applications connues d’avance. Le grand challenge est de former des jeunes capables de s’adapter, et d’adapter leurs pratiques, au changement perpétuel, tout au long de leur vie professionnelle, quel que soit le type de changements : environnementaux, sociétaux, économiques…
Si la capacité à répondre globalement et adéquatement à des défis sociétaux est déjà attendue du·de la designer aujourd’hui, elle ne le sera que davantage dans les années à venir. Or, pour fournir des réponses pertinentes à des défis sociétaux, les designers doivent maîtriser les enjeux de la durabilité, adopter une posture d’adaptabilité, mais aussi, plus globalement, aborder toute problématique selon une approche systémique (tenant compte des aspects économiques, sociaux, environnementaux, culturels et éthiques). Dès lors, l’enseignement en design va devoir intégrer ces enjeux pour permettre aux designers d’être à la hauteur de ce qui est attendu d’eux.
Conclusion
Être designer, demain, ce sera, plus encore qu’aujourd’hui, répondre à des défis complexes, intégrer les enjeux sociétaux, relever des challenges multimodaux. Si les aspects techniques et les savoir-faire demeureront des incontournables du bagage du·de la designer, celui·celle-ci sera également de plus en plus appelé·e à développer la capacité de s’adapter avec agilité. L’enjeu de la durabilité est d’ores et déjà connu, mais d’autres ne manqueront pas d’apparaître. Ils mobiliseront la capacité du·de la designer à rendre un service complet, cohérent, orienté utilisateurs et porteur de sens. Encore faut-il que les designers de demain soient formé·e·s en ce sens dès aujourd’hui, et que la plus-value de la discipline soit plus largement revendiquée, pour que l’apport des designers soit davantage reconnu. Ce sont tant la formation des designers, que la reconnaissance de la plus-value du design, qui doivent être renforcées, pour que se déploie le plein potentiel du design face aux problématiques complexes, techniques, sociales, environnementales ou autres.
Article co-rédigé par Nejma Ben Brahim et Cyrielle Doutrewe
avec le soutien du Fonds européen de développement régional.
Notes :
[1] “L’enseignement du design en Fédération Wallonie-Bruxelles”, étude menée en 2019/2020, par Wallonie Design, avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
[2] “Quels futurs possibles pour le métier de designer, en contexte transfrontalier ? Réflexion prospective initiée dans le cadre du projet Tripod-II”, menée par Wallonie Design, en 2020/2021, avec le soutien d’Interreg et de la Wallonie, au travers du projet Tripod-II.