En partenariat avec le KIKK festival, nous organisions, le 31 novembre dernier, une masterclass sur un sujet en plein développement : les biomatériaux.
Jasper Bloemen du studio Glimps était notre expert du jour. Il avait convié trois entrepreneurs à témoigner de leur réussite dans le domaine :
- Kasper Moreau, R&D manager chez Mycelia (BE) et expert en matériaux à base de mycelium. Ses recherches portent sur les applications du mycelium dans l’aménagement intérieur, la construction (panneaux thermiques et acoustiques) et l’emballage (comme alternative au polystyrène).
- Ken De Cooman, architecte chez BC Materials (BE), qui a mis au point un procédé de transformation sur site des terres de déblai en matériaux de construction, dans une logique d’économie circulaire.
- Rodrigo Garcia Gonzales de NOTPLA (UK), une entreprise londonienne qui fabrique un bioplastique comestible à base d’algues et le développe comme solution aux emballages plastiques à usage unique.
Que sont les biomatériaux ?
La définition que nous donne Jasper des biomatériaux est liée à celle de la biofabrication.
La biofabrication, c’est constuire avec la biologie. C’est une discipline qui se trouve à l’intersection de la biologie, l’ingénierie et du design. On utilise des organismes tels que les bactéries, la levure, les algues, le mycelium, des cellules de mammifères, … pour créer des produits de consommation aussi variés que des chaussures, du mobilier, des vêtements, …
Comment produire avec des biomatériaux
De manière intrinsèque, lorsqu’on souhaite travailler avec des biomatériaux on doit penser à la culture du matériaux, à sa transformation en produit et à sa décomposition en fin de vie.
Les avancées sur les biomatériaux et leurs applications sont rendues possibles grâce à la collaboration sciences – design.
Quelques disciplines importantes dans le développement des biomatériaux :
- Le biomimétisme : s’inspirer de la nature pour produire des matériaux.
- La biologie synthétique (ou l’ingénierie génétique dans les bioréacteurs) : la cellule est considérée comme une machine vivante.
- Humain UX/UI : centré l’homme et son interaction avec le matériau.
Quels challenges ?
Les biomatériaux rencontrent de nombreux challenges notamment au niveau de :
- la production : les coûts de production des biomatériaux sont plus élevés que ceux des matériaux traditionnels, leur rendement n’est pas encore aussi efficace.
- la production à grande échelle : comment passer des tests en laboratoire à une production à l’échelle industrielle ?
- la constance dans la qualité qui permet l’attribution de certifications (normes et exigences): il n’est pas évident de maintenir cette constance car on travaille avec des matériaux vivants.
En conclusion: « Design with time »
Il faut donner du temps à la science et au design pour arriver à des « solutions à grande échelle » qui permettront de produire différemment et de manière circulaire. Aujourd’hui concevoir avec une vision sur le long terme est primordial. Penser à la fin de vie du produit, à comment il pourra être réutilisé, recyclé voir biodégradé ? Dans cette équation, Mycelia et BC Matérials ont fait le constat qu’il faut éduquer la société à ces nouveaux matériaux. Ils ont dès lors, tous deux, développé des activités de formation et de sensibilisation: Mycelia School et BC Materials Formation.
Article rédigé avec le soutien du Fonds européen de développement régional.