Ce workshop est organisé dans le cadre du Festival Le Geste et est destiné aux designers, aux artisan·es et aux étudiant·es en design.
Nicolas Verschaeve, designer, et Hugh Roche Kelly, tourneur sur bois (Sonian Wood Coop), guideront les participant·es lors de cette journée de workshop.
Faire avec le déjà-là.
Dans l’atelier de Sonian, gisent dans les bacs de chutes une riche diversité de pièces d’un bois de grande qualité : le hêtre de la forêt de Soignes, planté il y a 200 ans pour alimenter les besoins de la ville de Bruxelles en bois de menuiserie intérieure. Ce bois sec, local, est prêt à l’emploi et les pièces tantôt fines et souples, tantôt lourdes et massives, guideront notre cheminement. Tout un tas d’objets pré-existent au cœur de la matière brute. Il s’agira d’y prêter attention, de les identifier, d’accompagner leur émergence avec le moins d’efforts, le moins de gestes possible. Le travail de création sera ici envisagé comme un trajet plutôt que comme un projet. Sans idée préconçue, c’est la rencontre de la matière et une avancée empirique dans le travail qui guidera les choix, les réactions et les intuitions des participant·es. Pas de dessin, pas de plan ; un trajet, une circulation entre le matériau, la main, l’œil et l’outil. La forme ne suit pas toujours la fonction. Ici la fonction suivra la forme.
Faire le plus avec le moins.
Cela demande de bien voir. Il s’agira donc ici d’un exercice du regard et de considération, d’attention : exprimer le plus grand potentiel narratif et fonctionnel de la matière avec un minimum d’interventions. Conférer à un bout de bois inerte une valeur supplémentaire : une amorce d’usage, l’esquisse d’une fonction, la direction d’une typologie, éventuellement. Lire le matériau, l’accompagner dans ses comportements ; révéler la singularité de ces derniers : célébrer la nature intrinsèque de la matière avec laquelle l’on compose.
Faire dire.
Une journée d’expérimentations en atelier sera l’opportunité d’exprimer la palette la plus étendue possible de ce que le bois peut faire, de ce que la matière peut dire : les participant·es ouvriront des voies, établiront un vocabulaire de propriétés et de formes, comme un alphabet de potentialités, à partir d’un seul et même matériau ; et qu’ils et elles produiront des objets.
Faire.
Apprentissages :
- Renversement de l’idée de projet en design : La forme ne suit pas toujours la fonction. Ici la fonction suit la forme.
- Travail dans une économie de moyens (matériaux, outils).
- Appréhension des propriétés du bois, du fonctionnement de certains outils, machines, des possibilités d’assemblage, etc.
- Conception et échanges en groupe ; contribution du collectif à une banque de ressources partagées.
Plus d’infos sur les intervenants :
Nicolas Verschaeve
Le designer Nicolas Verschaeve porte une attention sensible aux facteurs géographiques, historiques, économiques, politiques et sociaux qui conditionnent l’émergence des objets et de nos environnements. A bord de son atelier mobile, il s’immisce sur le terrain et questionne l’uniformisation des produits culturels, tente d’œuvrer au plus près des structures de production pour cultiver à leur échelle ce qui participe de leur singularité. Il envisage une pratique à hauteur de filière, entend le design comme un travail toujours nécessaire de la forme et du sens, mais dorénavant aussi du renouement des ressources naturelles et humaines dans un contexte ultra-complexifié par la mondialisation.
Hugh Roche Kelly (Sonian)
Hugh Roche Kelly est tourneur sur bois et fabricant d’objet en bois chez Sonian. Il crée des objets qui visent à créer un lien entre la nature et le possesseur de chaque pièce, un mélange d’objets pratiques et sculpturaux. L’approvisionnement en matériaux est donc au cœur de son métier : tout le bois que Hugh utilise est soit d’origine locale à Bruxelles, notamment de la Forêt de Soignes, soit dans certains cas de déchets de bois récupérés. Il mène des réflexions sur l’utilisation des ressources dans son métier, à la disponibilité des ressources naturelles dans un environnement urbain.
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Les inscriptions sont limitées à 10 participant·es qui seront sélectionné·es sur base des motivations à participer à l’atelier.
Photo © AmberVanbossel
